Ambivalent : tout à la fois fenêtre ouverte sur le monde et obstacle s’interposant entre un être et la réalité.
PS : Je te rassure, cher ami « hyper-connecté » (tout comme je le suis moi-même d’ailleurs), je sais très bien que communiquer par écran interposé n’empêche pas d’aller prendre l’air, retrouver ses potes au restau ou dans un bistrot, marcher et faire du sport. Comme le disait (avec beaucoup de sagesse) ma grand-mère, c’est l’excès en tout qui est nuisible, nocif, néfaste. Elle avait raison.
Mon fantasme le plus prégnant, ce cher rêve récurrent :
On sonne chez moi. Je me dirige vers la porte d’entrée. J’ouvre. Là, juste en face de moi, aussi gracieuse et ravissante qu’elle l’était lorsque je l’ai rencontrée, se tient mon « amoureuse » – virtuelle et platonique – ma plus belle expérience dans le cyberespace. Elle est mon élue. Mais vit loin de moi. Elle est pourtant venue. Elle est là. Juste devant moi. Tendre et souriante, elle s’avance. Et je ne peux m’empêcher – suprême désir, plaisir souverain – de la prendre et la serrer dans mes bras.
Il n’y pas de suite… Ce seul éternel instant suffit à me combler.
Ou presque…
Comment se contenter d’une abstraction, alors qu’on donnerait tout pour la voir devenir réalité ? Au rêve succède la frustration.
Knocking on Heavens’s Door / Bob Dylan.
Walking On Sunshine / Katrina & The Waves. [I just can’t wait till the day when you knock on my door
I just can’t wait till you write me you’re comin around]
Le monde n’est ni noir ni blanc. Il n’y a ni bons ni méchants. Des cow-boys (les « hommes blancs ») et des indiens (les « Peaux rouges »). Le mal ou le bien absolus n’existent pas. Ce n’est qu’une vue de l’esprit pour nous simplifier la vie. Ou un moyen de faire de la propagande. Le manichéisme est une solution de facilité. Il nous rassure mais nous empêche de raisonner.
Le monde est en fait constitué d’un dégradé de gris. Cette couleur étant un peu triste (mais neutre), disons alors qu’il est plus ou moins bleu (pour les garçons) 🙂 ou plus ou moins rose (pour les filles). 🙂
On parle de « noir et blanc » (par opposition à la couleur) pour qualifier un dessin, un film ou une photographie. Mais on oublie souvent que le « noir et blanc » n’est en réalité que la réunion de nuances de gris. Et que ce sont elles qui font la force, la richesse et la beauté d’une image. Une fois celle-ci colorée, on y retrouve toute la gamme des teintes de l’arc-en-ciel, tout le spectre de la lumière.
Moyen d’affichage inévitable et incontournable de nos jours. Face à lui, on est irrésistiblement attiré, happé, fasciné. Grâce à lui, nous sommes au cœur de l’action, tout en étant assez (trop ?) souvent passifs (tels des spectateurs postés à une fenêtre, ouverte sur le monde – virtuel ?) . Certes nous sommes de moins en moins inertes, grâce au développement de plus en plus fréquent de l’interactivité (le jeu vidéo en est un exemple éclatant).
Mais il fait néanmoins de nous des prisonniers. Car, par définition, il dresse une barrière – un bouclier – entre nous et la réalité. Il nous en éloigne fatalement ; nous en écarte irrémédiablement.
Parfois je me dis que ce j’écris dans ce blog n’est que banalité. Moments de doute ? Ou bien réalité ? Je ne le sais pas vraiment .
Ce dont je suis sûr en revanche, c’est que si je faisais dans le sensationnel ou le sexuel, j’aurais cent fois plus de visites. Et encore j’ai dû sous-évaluer le chiffre !
Un jour – alors que je me plaignais d’une sorte de « malaise professionnel » – le médecin à qui je me confiais m’a suggéré ceci : « Essayez, autant que faire se peut, de prendre du plaisir dans ce que vous faites au travail. »
Je n’ai jamais oublié ce conseil. Je m’en suis inspiré ; l’ai utilisé chaque fois que je le pouvais (car il peut s’appliquer à l’ensemble de la vie quotidienne).
Il suffit juste, parfois, de considérer la réalité sous un autre angle, de simplement changer de point de vue, pour que notre vision des choses soit transformée. Cela rejoint, en substance, ce que nous dit le célèbre dicton du verre à demi-vide ou à demi-plein.