Le étudiants sont inventifs et ils ont de l’humour. J’en veux pour simple preuve certaines inscriptions qu’une courte visite aux toilettes de la fac de lettres permettait de lire.
Je me souviens parfaitement bien de deux d’entre elles :
Pour donner la réplique à un soupirant qui avait écrit sur une porte « Je t’aime, à demain », un plaisantin avait griffonné sous ce tendre message : « Moi je m’aime à une main. »
Et sur le mur, juste au-dessus du dérouleur de papier hygiénique (souvent vide) figurait l’énumération suivante : « DEUG, licence, CAPES, servez-vous ! »
C’était bien plus amusant et imaginatif que d’austères dissertations !
On ne peut donc que regretter que les toilettes n’aient pas été plus aptes à accueillir des cours magistraux. Dont certains auraient pourtant bien mérité de finir au fond de la cuvette. 😀
Mes universités / Philippe Clay [Célèbre auteur du « Dictionnaire réactionnaire »]. 😀
Il y a des « images publiques » que l’on ne peut oublier et qui resteront à jamais gravées dans nos esprits.
Certaines, tragiques et dramatiques, génératrices de peur, d’angoisse ou de souffrance, comme celles de :
deux énormes champignons s’élevant au-dessus d’Hiroshima et de Nagasaki
deux lourds avions percutant et rentrant, « comme dans du beurre », dans deux géantes tours jumelles à New York
la tête de Kennedy explosant à l’arrière de sa limousine découverte à Dallas
ces bombes au napalm au Vietnam, incendiaires et délétères
ces survivant(e)s décharné(e)s sortant, tel(le)s des zombies, des camps de concentration ou d’extermination nazis, où qu’il soient…
Celles-là sont des images de mort et de violence.
D’autres, heureusement, sont plus réconfortantes ou porteuses d’espoir. Il en va ainsi de celles :
d’un homme-fourmi qui, à lui seul, arrête une colonne de chars blindés à Pékin
de tous ces inconnus venus participer à la destruction du mur de Berlin et emporter quelques gravats, en souvenir de ce moment unique et historique ; de Rostropovich jouant de son violoncelle
de la libération et du discours de Nelson Mandela au Cap
ou bien de celui de Martin Luther King à Washington (« I have a dream »)
de la très récente et imposante « marche républicaine » à Paris et dans la France entière
Celles-ci sont des images de vie et de paix.
Mais il y a aussi ces « images privées », heureuses ou malheureuses, tout aussi présentes dans notre mémoire, tant elles nous ont également marqué(e)s ou frappé(e)s. Bien entendu, par pudeur ou par discrétion, je vous en ferai grâce, ou plutôt n’en citerai qu’une, si commune : celle de la naissance de mes enfants.